Audiovisuel & Ecritures

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Surexcité, Laurent sortit du café et traversa à grands pas la Place du Tertre, en se faufilant à travers les peintres et les touristes. Il s’en voulait de n’avoir pas écouté son intuition. Depuis quelques temps, il sentait qu’elle tramait quelque chose. « Toilettes » , avait-elle dit… Il l’avait crue ! Il s’arrêta net au milieu d’un groupe de touristes, chercha Junon de tous côtés. Ses yeux balayaient fébrilement les alentours. Pris de panique, il entreprit d’inspecter la place, se frayant tant bien que mal un passage au milieu des badauds et des tableaux, exposés à même le sol. Il bouscula les flâneurs, interpella l’un ou l’autre des peintres pour leur demander si…

Puis, il ralentit le pas et tenta de se raisonner : elle avait pu partir faire une course urgente, se rendre à un rendez-vous pour un casting important ou une audition, dont elle ne voulait pas lui parler avant. Submergé par une vague d’angoisse, il porta les deux mains sur son visage, imaginant en un éclair fulgurant ce que voudrait dire la vie sans elle :  inconcevable ! Il rebroussa chemin, courut le long des rues jusqu’à sa voiture, s’engouffra dans sa Jaguar blanche de type E, modèle 1971 et démarra en trombe dans un crissement de pneus. L’arrière du bolide, qui s’éloignait, ressemblait de façon troublante, presque impudique, à une paire de fesses laiteuses aux formes généreuses.