THE BIG SHORT
Un film d'Adam McKay
Wall Street 2005, les banques lancent des obligations et des prêts à taux ajustables faisant rêver tout accesseur à la propriété, même si ceux-ci sont peu solvables. Le drame est prévisible, des responsables de fond d'investissement s'en rendent compte. Ils tentent d'avertir tous les acteurs de ce milieu financier, où faire du fric est la règle majeure. Mais on leur rit au nez.
Alors que faire ? Insister pour sauver l'économie américaine ou laisser faire, en tentant de tirer son épingle du jeu et faire du fric aux dépens des gogos qui se sont laissés charmer par l'aveuglement du monde des finances.
Un film un peu spécial, tiré d'un livre d'un trader. C'est comme un documentaire scénarisé plutôt qu'une fiction classique. Le rythme, le montage, le choix de vouloir prendre à témoin le spectateur, en créant des apartés avec les acteurs, comme le ferait un Molière avec ses personnages et le public, détonnent. On apprend beaucoup de choses sur cette crise créée par les subprimes, comment et pourquoi elle s'est développée, pour aboutir à une crise mondiale, mettant sur la paille les acquéreurs de biens immobiliers, au chômage un grand nombre de salariés perdant en plus leur retraite. Ce n'est pas pour autant que les responsables de ce malheur économique furent condamnés, bien au contraire les banques et leurs responsables ont su retourner la situation en faisant payer leur gâchis par les gouvernements et les pauvres contribuables, tout en s'attribuant soit des parachutes dorés soit des bonus considérables. Le chantage a fonctionné, les escrocs et incapables ont encore gagné. Oserais-je dire que le cirque continue, à nos dépens ?